J'adore créer des mondes - Joep van Lieshout
Joep van Lieshout se décrit comme un artiste qui "fait ce qu'il a à faire". Son art consiste à explorer les extrêmes et les limites, et il essaie d'aller aussi loin que possible. Car selon lui, il ne faut pas se contenter de moins de cent pour cent: "On ne vit qu'une fois, alors autant en profiter au maximum. Il n'y a pas de place pour la médiocrité." La liberté de choix, voilà ce qui compte vraiment.
À 16 ans, Joep van Lieshout est admis à l'Académie des beaux-arts de Rotterdam. Après avoir obtenu son diplôme, il est rapidement devenu célèbre grâce à ses projets qui allaient du simple design épuré au domaine non fonctionnel de l'art.Aujourd'hui, avec son équipe de l'Atelier van Lieshout, de renommée internationale, il crée des objets qui repoussent les limites et réunissent l'architecture, l'art et le design.
En 2019, une collaboration unique avec Weltevree a abouti à la création du Flying Dishman. Quelle est l'histoire derrière l'art de Joep et cette île lounge circulaire?
Dans votre travail, vous explorez souvent les frontières entre la fantaisie et la fonction. Qu'est-ce qui vous intéresse le plus dans votre travail? Ce qui m'intéresse dans mon travail, c'est de construire de grandes installations qui deviennent une sorte de "mini-monde". Des espaces dans lesquels vous pouvez être complètement absorbé. Des espaces où tout - les murs, le plafond, les objets, les machines, l'éclairage- est fait dans le but d'être une œuvre d'art impressionnante. J'aime créer des expériences totales. J'aime créer des mondes.
Comment le Flying Dishman a-t-il vu le jour?
Au départ, je l'ai créé comme une pièce de mobilier unique pour un collectionneur. J'ai ensuite pris contact avec Floris Schoonderbeek, qui m'a dit que ce serait un très bon produit à commercialiser. Et j'aime les produits et l'équipe de Weltevree. En fin de compte, c'est ce qui compte le plus: faire de belles choses avec des gens sympathiques. La plupart des choix en matière de matériaux et de production ont été faits de votre côté. Vous avez mis l'accent sur la circularité et l'utilisation de matériaux recyclés et écologiques. C'est devenu une interaction au cours de laquelle nous avons trouvé la bonne voie en matière de forme, de fonction et de matériau.
Le choix du matériau durable du Flying Dishman est donc principalement dû à Weltevree. Le développement durable est-il un thème que vous prenez en compte dans vos propres créations et dans votre art?
En fait, pour moi, la circularité et la recyclabilité n'existent pas dans l'art. Parce que l'art ne s'use pas. Il peut se démoder, mais il n'est presque jamais détruit. En ce sens, la durabilité ne joue pas un grand rôle dans le choix des matériaux utilisés pour mes œuvres. Mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas conscient du monde qui m'entoure. Si j'utilise un morceau de polyester pour réaliser une œuvre d'art, il n'est fabriqué qu'une seule fois et dure des centaines, voire des milliers d'années. En revanche, lorsqu'il s'agit de biens de consommation, comme les meubles, la durabilité est importante. En effet, au bout d'un certain temps, les meubles sont jetés. Pour moi, il devrait toujours y avoir une relation entre l'utilisation et le cycle de vie prévu. Il y a une grande différence entre une chaise en cuir qui dure plus de 50 ans et une chaise de jardin que l'on jette au bout de cinq ans.
Comment aimeriez-vous que les Dishman volants soient utilisés?
Je les installerais n'importe où dans la ville, pour qu'il y ait de la place pour s'allonger n'importe où. Partout, comme quelque chose qui est juste là, comme du mobilier urbain. Comme la place du musée à Vienne. Ils y ont placé de grands blocs de polystyrène qu'ils ont aspergés de polyuréthane. Ces grands blocs sont coupés en diagonale, ce qui permet de les poser de différentes manières. J'utiliserais le Flying Dishman de la même manière. Comme ça, comme une sorte de mobilier urbain discret.
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